Les habitats

Les habitats d’intérêts communautaire

 

Sur le périmètre d'étude, six habitats d'intérêt communautaire, dont deux prioritaires, représentent une surface totale de 44,1 ha : 

 

  • 6210* - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires (Festuco-Brometalia) (* sites d'orchidées remarquables)
  • 5130 - Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires
  • 6510 - Prairies maigres de fauche de basse altitude (Alopecurus pratensis, Sanguisorba officinalis)
  • 7230 - Tourbières basses alcalines
  • 91E0* - Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae)
  • 9150 - Hêtraies calcicoles médio-européennes du Cephalanthero-Fagion


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          6210 - Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires

Cet habitat est formé de végétation herbacée basse, assez dense sous le climat océanique, adaptée à la sécheresse et nécessitant un fort ensoleillement. Il est caractérisé par une grande richesse en orchidées (plus de 30 espèces d'orchidées sauvages, dont certaines espèces sont protégées : ophrys jaune, orchis odorant….)..

Structure et répartition sur le site

Cet habitat est réparti sur l’ensemble des coteaux du site. Il se situe sur des pentes généralement exposées au sud, ou au sud-ouest, donc bien ensoleillées, et sur sol assez peu profond.

On l’observe le plus souvent en mosaïque complexe composée de pelouses denses avec parfois des zones où le brachypode domine très nettement, des pelouses plus rases, dites xérophiles, aux endroits où le sol est trop mince pour permettre le développement d’une strate herbacée dense, et des bosquets d’arbustes.

On y trouve surtout un important cortège d’orchidées, qui confère à cet habitat son caractère prioritaire.

Principaux enjeux liés à la gestion de l'habitat

Cette végétation herbacée résulte ici d'une ancienne exploitation humaine en pâturage extensif. Sans entretien, les pelouses se referment progressivement par colonisation des espèces ligneuses (arbustes). Une action humaine est donc nécessaire, mais doit exclure toute intensification, labourage ou plantation d'espèces végétales.

 

          5130 - Formations à genévriers sur landes ou pelouses calcaires

Cet habitat se forme sur les sols pauvres en éléments minéraux des landes à bruyère et des pelouses. Le genévrier s'installe lorsque le sol s'épaissit, et forme en général des îlots, parfois des boisements arbustifs denses.

Structure et répartition sur le site

Sur le site, on observe cet habitat sur plusieurs coteaux, dès que le sol calcaire devient un peu plus riche. Il n'est jamais très étendu, généralement sous forme de bosquets au milieu des pelouses calcaires, mais participe fortement à la diversité biologique de ces milieux.

Principaux enjeux liés à la gestion de l'habitat

Cet habitat présente, par rapport aux pelouses qui l'entourent, une stabilité plus importante. Sans entretien, il évoluera cependant vers le boisement de la chênaie thermophile. Son maintien nécessite donc une action humaine, peu importante, comme un pâturage extensif, ou un débroussaillage manuel, mais exclut tout arrachage et fertilisation.

 

          6510 - Prairies maigres de fauche de basse altitude

Cet habitat se développe sur des sols modérément secs et riches en substances minérales. Une ou deux fauches par an assurent le maintien d'une strate herbacée où dominent les graminées, mais favorisent aussi la présence d'un important cortège végétal, notamment d'ombellifères et de composées qui attirent de nombreux insectes. C'est donc la diversité biologique qui donne à cet habitat toute sa valeur.

Structure et répartition sur le site

Cet habitat est très peu représenté sur le site ; on l'observe seulement près du lieu-dit « Fond chaudron » et sur « la Côte de Châtelar » sur la commune de Marsac.

Principaux enjeux liés à la gestion de l'habitat

La fauche régulière, extensive, est indispensable au maintien de cet habitat, sans laquelle les arbustes fermeraient le milieu. Les prairies ne doivent pas être labourées, pâturées et fertilisées.

 

          7230 - Tourbières basses alcalines 

Cet habitat occupe en général des fonds de vallées en pays calcaire. Il comprend des laîches, des joncs, parfois des grandes plantes de zone humide comme le roseau. Des mousses forment d'épais tapis gorgés d'eau et se transforment lentement en tourbe. On y observe en particulier une belle station d’orchis élevé et une forte population d'agrion de Mercure. La grenouille agile (Rana dalmatina) fréquente elle aussi cet habitat.

Structure et répartition sur le site

Cet habitat n'est présent que sur le site "Le Champ Sauvage", sur la commune de Saint-Cybardeaux. C'est une zone humide en fond de vallée, occupée par des communautés de laîches et de mousses brunes. Cette végétation se développe sur des sols gorgés d'eau. Cette dépression, au sol d'origine calcaire, basique, a produit ici une tourbe dont la formation semble interrompue. La zone tourbeuse est dominée par les carex (Carex lepidocarpa….), les joncs (Juncus obtusiflorus….), les prêles (Equisetum palustre…)….

Principaux enjeux liés à la gestion de l'habitat

Les bas-marais alcalins sont des habitats rares et très fragiles. Deux éléments essentiels contribuent à sa conservation. D'abord le maintien de conditions hydriques favorables : la baisse des nappes phréatiques peut rapidement entraîner la disparition de la tourbière. Ensuite, le maintien du stade végétal herbacé. En effet, le vieillissement provoque naturellement le comblement progressif et le boisement. Des actions humaines sont donc nécessaires pour assurer la pérennité de cet ensemble remarquable.

 

          91E0 - Forêts alluviales

Cet habitat se développe sur des sols recouverts d’alluvions récentes et soumis à des crues régulières. Il occupe des stations humides, inondées périodiquement. Les peuplements observés sont dominés par l’aulne glutineux (Alnus glutinosa) principalement installé dans les parties proches du cours d’eau, auquel est associé le frêne commun (Fraxinus excelsior). La forêt de frênes et d’aulnes détient un fort intérêt patrimonial. Elle est à mettre en relation avec un ensemble complexe d’habitats en interaction, constituant une véritable mosaïque de milieux qui offre une multitude de niches écologiques pour la faune.

Structure et répartition sur le site

Cet habitat est très peu représenté sur le site ; on l'observe seulement en amont de la tourbière de « Champ sauvage ».

Principaux enjeux liés à la gestion de l'habitat

La conservation de cet habitat passe par la protection de l’hydrosystème, notamment les cycles de crues, ainsi que par une gestion conservatoire basée sur la non intervention.

 

          9150 - Hêtraies calcicoles

Le hêtre est un arbre aux affinités plutôt montagnardes, assez exigeant en humidité. C'est pourquoi la hêtraie calcicole, atlantique, est un type de forêt très rare qui subsiste dans certains grands massifs. Le hêtre y est accompagné d'autres arbres (chênes, érables…) et d'un sous-bois herbacé assez dense avec le cornouiller, des graminées, la jacinthe des bois et l'ornithogale des Pyrénées dans les zones les plus fraîches.

Structure et répartition sur le site

Cet habitat est localisé dans le site des "Bouchauds", sur la commune de Saint-Cybardeaux, dans les bois entourant le théâtre gallo-romain. Il y est bien représenté, avec un cortège végétal assez complet malgré sa faible surface.

Principaux enjeux liés à la gestion de l'habitat

Le maintien de cette hêtraie calcicole passe par la conservation du boisement avec une exploitation contrôlée, l'absence de plantation non adaptée, et aussi par le maintien d'une nappe phréatique suffisante pour répondre aux besoins en eau des espèces végétales qui y sont liées. Le développement touristique autour du site gallo-romain des Bouchauds et l'étude archéologique de ce site devront tenir compte de ces éléments.